Trucs et astuces d’un coursier pour rouler à vélo en ville
Maximilian, coursier à vélo à Paris et cycliste depuis ses 10 ans, nous livre dans cet article ses secrets de coursier
Rouler à vélo en ville ? « Mais quelle folie ! » diront la plupart. C’est pourtant si pratique et plaisant. A condition de veiller à sa sécurité. Cela fait maintenant deux ans que je sillonne les rues de Paris en tant que coursier à vélo, j’ai donc acquis quelques réflexes utiles et vous invite à les découvrir : ils feront la différence sur la route !
1/Connaître et se servir des aménagements pour les cyclistes
Passer ou Céder le passage pour les cyclistes au feu rouge
Saviez-vous qu’il existe parfois une autorisation de passage au feu rouge pour les cyclistes ? Il y a en effet de nouveaux panneaux qui autorisent les cyclistes à passer dans le sens de la flèche peu importe la couleur du feu. Guettez bien les panneaux, si vous voyez la présence d’un symbole triangulaire rouge avec un vélo jaune au milieu et une flèche, alors je peux passer et tourner à droite quand je le veux. Attention cependant, je dois laisser la priorité aux piétons et aux véhicules étant déjà engagés sur la voie que je rejoins.
Utiliser le SAS vélo au feu rouge
Toujours au feu, quand j’attends, je n’hésite pas à utiliser le SAS vélo qui se trouve devant les voitures à l’arrêt, cela me permettra d’être un maximum visible lors du démarrage.
Emprunter les rues à sens unique en double sens
Dans la même veine, il existe des rues à sens unique accessibles à vélo en contre sens. Dans ce cas-là, je me positionne bien sur la droite de la chaussée, dans le couloir tracé au sol prévu à cet effet. Je cherche le contact visuel avec les conducteurs pour m’assurer qu’ils m’ont vu. Je garde aussi un œil sur les voitures stationnées à ma droite pour prévenir le risque de la portière qui s’ouvre. Tant que faire se peut, je regarde s’il y a des gens dans les voitures stationnées. Et le cas échéant j’anticipe en ralentissant et en laissant suffisamment de place entre moi et les voitures garées.
2/ Mes réflexes de coursier
Prendre sa place sur la route
Réflexe de coursier, je ne me range jamais trop sur la droite de la chaussée : car à trop faire de place je me rends moins visible, spécialement de nuit. Je n’hésite pas à rouler suffisamment au centre de la route pour être sûr d’être vu. Si je roule en me rangeant trop sur la droite lorsque le stationnement est autorisé, je prends le risque d’être surpris par une portière qui s’ouvre. Je roule donc de sorte à avoir une marge de manœuvre et laisse environ l’espace d’une portière entre moi et les voitures garées.
Signaler les directions que l’on prend
Un autre réflexe que j’ai est de signaler ma trajectoire de la main lorsque je m’apprête à tourner, à défaut d’avoir des clignotants. Parce que je suis cycliste et donc bien plus maniable et imprévisible, prévenir de mes intentions me protège. De manière générale, j’essaie le plus possible d’établir un contact visuel avec les autres utilisateurs de la chaussée, cela permet de m’assurer qu’on sait que je suis là.
Circuler sur les voies aménagées
J’emprunte les pistes cyclables quand il y en a. S’il n’y en a pas, j’opte pour la voie des bus/taxi, en roulant toujours de façon visible. Je fais bien en sorte de ne pas être dans l’angle mort lorsque je suis derrière un véhicule. Je double toujours les bus et taxis par la gauche car ils sont susceptibles de se rabattre à droite à tout moment pour se garer. Un bus ou taxi à l’arrêt n’est pas à négliger car il peut redémarrer à tout moment en se déportant sur la gauche. Donc je double toujours par la gauche et en prenant large.
Attention à la routine
Je suis un cycliste régulier et connais parfaitement ma ville, et pourtant je sais que mes meilleurs alliés, la routine et la connaissance géographique, peuvent vite devenir mes pires ennemis si je ne reste pas concentré : à vélo, je ne me surestime jamais !
3/ Quelques derniers petits conseils pour la route
Redoubler d’attention par temps de pluie
La pluie accroît les risques de glissades dans les virages, lors des freinages et surtout sur les pavés. J’augmente ma distance de freinage et je prends les virages moins vites et moins serrés.
Pour les vélos en libre-service
Mon petit conseil pour les utilisateurs de vélos en libre-service : lors du retrait du vélo, j’ai souvent la circulation dans le dos. En reculant avec le vélo j’ai vite fait de couper la route à un véhicule. Pour ma sécurité, comme lorsque je passe un feu, je regarde bien des deux côtés que la voie est libre.
Anticiper c’est la clé
Le secret en ville c’est surtout l’anticipation, c’est à dire anticiper les mouvements et décisions imprévues des piétons, automobilistes et autres véhicules pour adapter le meilleur comportement.
Cela peut être par exemple anticiper l’ouverture d’une portière de voiture de manière impromptue lorsque je circule dans une rue où les voitures sont garées en créneau, anticiper une voiture qui tournera vers moi lorsque je croise une intersection, anticiper de ne pas me retrouver dans l’angle mort d’un véhicule, anticiper un piéton qui traverserait la route hors passage piéton, anticiper une voiture qui pourrait reculer lorsque je suis proche d’un parking avec rangement en bataille ou en épi, etc…
Bref, vous l’avez compris, prenez l’habitude d’être attentifs à votre environnement et aux autres pour pouvoir anticiper et adapter votre allure et votre position et vous pourrez profiter de votre ride en ville !
Maximilian, 23 ans, est coursier à Paris depuis 2 ans. Son signe distinctif : son legging léopard, qu’il porte fièrement en hiver et qui le distingue des autres coursiers à vélo. Un amoureux du vélo qui aime se fixer des challenges comme faire son dernier déménagement de Paris à Madrid en vélo !
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