Alice de Day By Day Lille : «Je me suis lancée dans le vélotaf !» [Une Fille/Un vélo]
Vous y êtes presque ! Vous êtes sur le point de vous y mettre, mais vous redoutez encore cette première fois où vous vous mettrez en selle pour aller au boulot à vélo. Rassurez-vous ce n’est pas si sorcier que cela !
Alice est gérante du magasin Day By Day à Lille (Epicerie en vrac) et adepte du Zéro Déchet. Elle nous raconte comment se sont passés ses premiers jours de vélotaf.
Comment t’es-tu décidée à te mettre au vélotaf pour aller travailler ?
Je m’y suis mise en juillet l’an dernier, en plein été. Jusqu’à ce moment-là, la place du vélo dans notre famille, c’était une balade exceptionnelle 1 à 2 fois par an. Pour nous c’était juste du loisirs et pas un moyen de transport. Mais dans ma démarche de mieux consommer, réduire mes déchets, le vélo comme mode de déplacement m’est apparu logique et ça faisait longtemps que j’avais envie de m’y mettre.
Raconte nous ton trajet à vélo depuis chez toi jusqu’à Lille, c’est comment ?
J’habite à Roubaix, donc j’ai fait Roubaix-Lille et aussi Lille-Roubaix pour revenir le soir. C’est 12 km de trajet aller. C’est pas mal quand même !
Pour y aller, je prends le grand boulevard sur mon parcours (Avenue de Flandre et Avenue de la République), il y a une piste cyclable tout le long (Axe principal qui relie Roubaix à Lille). Par contre, il y a beaucoup de feux sur ce parcours, ça rallonge le temps de parcours.
Combien de temps as-tu mis pour arriver au boulot ?
La première fois, le trajet m’a pris 50 minutes. Le lendemain, j’avais mis 45 minutes. C’était la deuxième fois, et j’avais déjà réussi à gagner du temps. J’étais déjà un peu plus à l’aise mais je sentais que je manquais encore d’entrainement. Le vélo n’est pas un exercice que je faisait régulièrement mais j’ai tout de suite pensé qu’avec l’expérience je pourrais réussir à faire le trajet en 40 minutes. 40 minutes, c’est un bon temps de trajet selon moi.
12 km, c’est quand même une belle distance pour se lancer ! Tu n’as pas trop appréhendé ?
En fait, je savais que j’avais toujours la possibilité de mettre le vélo dans le tramway qui passe le long du grand boulevard si jamais c’était dur pour moi. Et finalement, je n’ai pas eu besoin. Par contre, je suis arrivée pour l’ouverture du magasin rouge comme une tomate !
Qu’est-ce qui t’as motivée à te lancer ? Pour cette première fois ?
Mis à part le fait qu’un moyen de locomotion propre fait partie de mes valeurs, je me suis rendue compte que j’étais entourée d’une multitube de personnes qui circulent à vélo : des amis mais aussi une bonne partie de la clientèle de l’épicerie.
En plus, j’ai un parcours qui est sympa depuis la maison. Je pars à coté du parc Barbieux jusqu’à Lille via la piste cyclable qui est confortable tout du long. Et puis je me suis dit que c’est plus agréable d’être dehors plutôt qu’être coincée dans sa voiture, plus ou moins énervée en fonction de la circulation. Je trouve que c’est un beau moment de liberté. Tu te libères l’esprit, libères le corps, tu te défoules… Tout cela m’a motivée à me lancer.
Ce qui est amusant c’est que dans mon métier, je partage beaucoup de temps avec les gens, on se parle, on partage nos expériences, nos petits malheurs aussi. Et comme je rentrais à la maison, sans contrainte horaire, on a fait un bout de chemin avec une dame et on papoté une bonne partie de la route. C’était rigolo, ça c’est un truc que je ne fais pas faire en voiture par exemple. Et c’était vraiment sympa, ça me confortais dans mon choix.
Est-ce que tu as ressenti aussi d’autres freins avant de t’y remettre la fois suivante ?
Quand ce n’est pas dans tes habitudes, des freins tu peux en trouver pleins.
Par exemple, un matin sur la route, il faisait un peu plus froid et comme j’ai les oreilles sensibles, je me suis dit « oh non, j’ai mal aux oreilles ». Et la, je me dit «t’es bête, c’est pas grave, la prochaine fois, tu mettras un bandeau, t’auras plus mal aux oreilles ». Pas si compliqué en fait !
Un autre jour, je me suis levée en regardant la météo, est-ce qu’il va pleuvoir ? Et puis en fait, je me suis dit, si j’ai vraiment envie de faire du vélo, je m’équipe.
Il y a toujours une solution. C’est comme pour les courses en vrac. C’est une organisation différente que lorsque l’on fait ses courses en ligne mais on trouve des solutions. Il faut forcément un temps d’adaptation mais c’est possible.
Pour moi, le vélo c’est pareil. Si je suis motivée, je m’équipe, peut-être même que je me rachèterai un autre vélo, plus léger avec des vitesses…
Il me reste un dernier frein à lever : c’est l’amplitude horaire. La première fois, je suis rentrée à la maison à 21:10. Au niveau familial, ça va demander une organisation. Il faut que je trouve une solution pour optimiser le temps ou alors m’organiser dans la semaine pour venir de manière ponctuelle, par exemple venir à vélo 1 fois par semaine et m’imposer ce rythme.
Si tu as des clients ou des amis, qui ont vus que tu t’es mise au vélo, qui ont envie mais qui hésitent, qu’est-ce que tu leur donnerais comme conseil pour les motiver ?
Il faut tenter l’expérience pour se rendre compte que c’est pas si difficile que ça. Quand on est gamin, on fait un paquet de kilomètres à vélo et ça ne nous faisait pas peur.
Et surtout c’est un très bon moyen de se vider l’esprit.
Si vous vous posez des questions sur le challenge du Zéro Déchet. Sachez qu’Alice peut vous donner une multitude de conseils ! Il y a quelques années après la lecture du livre de Béa Johnson, elle a fait le choix de consommer d’une autre manière et à réduit ses déchets à 20 kg/an pour 4 personnes (un roubaisien produit en moyenne 270 kg/an/pers).
L’idée de l’épicerie de produit en vrac est ensuite venue comme une évidence.
Passer au vélo comme au zéro déchet, cela nécessite une organisation mais c’est tout à fait possible. D’ailleurs, pendant l’interview d’Alice, j’ai fait un test pour vous et sachez que vous pouvez aller faire vos courses en vrac et transporter vos bocaux dans votre messenger Lady Harberton ! La preuve en image 😉
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